Océane Zielinski

Pour moi, le MEMI a plusieurs aspects positifs. D’abord, l’interdisciplinarité permet de découvrir de nouvelles disciplines.  L’avantage de pouvoir choisir parmi une liste de cours et de domaines assez riche permet d’acquérir des bases dans plusieurs domaines qui ne font pas partie de nos thématiques de recherche, mais qui peuvent nous apporter des outils auxquels on n’aurait pas pensé ou d’avoir accès à un plus vaste corpus. Par exemple, pouvoir faire sa propre transcription d’une source permet plus de possibilités qu’une simple traduction ou transcription faite par autrui. Personnellement j’ai pu orienter ma recherche sur la Scandinavie alors que c’était une aire géographique totalement oubliée de mes études en licence. Et plus prosaïquement, cette interdisciplinarité m’a permis d’enrichir un peu plus ma culture personnelle.

Un autre point très positif à mentionner est le stage obligatoire en M2. Personnellement, je l’ai fait en anticipé durant l’été entre M1 et M2, et ça m’a permis de travailler dans le domaine de la documentation et la conservation, que j’envisageais sérieusement comme professionnalisation après le master, mais que sur des impressions. Le stage m’a permis de tester ce domaine, et a confirmé mon envie de continuer dans cette voie.

S’il fallait donner un aspect un peu plus négatif, je dirai que le vaste choix de cours rend plus difficile l’échange avec l’ensemble de la promo puisqu’on se retrouve généralement avec les mêmes personnes, selon nos choix de thématiques. C’est là un point aussi contestable puisque c’est finalement ce choix qui est pour moi l’atout majeur du MEMI, et il y a toujours les séminaires interdisciplinaires pour se retrouver et pouvoir découvrir un peu plus le travail des autres étudiants.

Présentation du mémoire

Je travaille sur l’Histoire des peuples du Nord d’Olaus Magnus (1490-1557), le dernier archevêque catholique d’Uppsala en Suède. Dans cette époque charnière entre Moyen Age et Renaissance, Olaus s’inscrivait dans le mouvement du gothicisme ainsi que la lutte contre le luthéranisme grandissant en Suède, suite à l’introduction de la Réforme vers 1523 avec l’accession au trône de Gustave Vasa et la liberté qu’il accorda aux prêcheurs protestants. C’est dans cette optique qu’il a publié à Rome en 1555 son Historia de gentibus septentrionalibus, pour susciter l’intérêt de Rome et de ses contemporains pour la reconquête catholique de la Scandinavie, en mettant en avant ses richesses aussi bien socio-culturelles qu’économiques.

J’ai divisé ma recherche en trois axes pour déterminer quelles images de la Scandinavie Olaus transmettait. J’étudie donc d’abord les contextes de production du savoir qui ont joué un rôle dans la création de son Historia, en Suède, puis suite à son exil, à Dantzig, Venise, Trente et Rome, ainsi que sur le rôle qu’a joué l’imprimerie. J’étudie également la structure qu’Olaus a donné à son œuvre, à la fois histoire au sens premier et encyclopédie de la Scandinavie. Je cherche à déterminer comment la structure du savoir est présentée. Enfin, mon dernier axe porte sur les images et mythèmes du Nord qu’Olaus a utilisé pour présenter et susciter l’intérêt de Rome pour la Scandinavie.