Marie-Aude Schittly
Diplômée en 2017
Après avoir effectuée une double licence à Strasbourg en Archéologie et en Histoire, je cherchais un Master qui me permettrait de mettre en pratique les méthodes de recherche, relativement différentes mais complémentaires, de ces deux domaines. Je n’avais alors qu’une seule certitude : je voulais faire du médiéval. De toutes les formations proposées sur Strasbourg, j’ai vite conclu que seul le Master d’Etudes Médiévales Interdisciplinaires (ou MEMI pour les intimes) m’offrait cette opportunité de mettre en avant les compétences acquises au cours des deux licences. Je ne me retrouvais ni bloquée dans un master archéologique, certes très complet mais qui ne m’offrait que très peu de médiéval, ni dans un master d’histoire qui n’aurait, quant à lui, laissé aucune place à l’archéologie.
Aujourd’hui je ne regrette absolument pas mon choix. Le MEMI m’a permis de découvrir de nombreux domaines, aussi bien par les cours que par les colloques et les conférences, que je ne maitrisais absolument pas : architecture laïque et religieuse, littérature française ou nordique, vie monastique et châtelaine, situation en Alsace ou dans le monde entier... Si tous les cours, au grand regret des étudiants, ne peuvent être suivis, un séminaire commun permet d’en découvrir de nombreux aspects et d’échanger avec enseignants, intervenants et entre étudiants.
Le parcours du MEMI demande également d’effectuer un stage de plusieurs semaines au cours de la seconde année. Pour ceux qui ont des difficultés à trouver, le corps enseignant est là pour les aider, voir leur proposer des solutions. En ce qui me concerne, je cherchais dans les entreprises d’archéologie. Sceptique, je craignais que ce diplôme ne soit pas reconnu par les institutions auxquelles je postulais car la spécialisation n’était pas explicite. Je me trompais fondamentalement et j’ai même réussi à décrocher deux mois au sein de la principale institution d’archéologie préventive en France (l’Inrap) où mes connaissances historiques (notamment la capacité à rechercher dans les archives et à lire les documents en ancien français, que j’ai développée au sein du master) ont été très appréciées.
En résumé, c’est un Master extrêmement enrichissant et l’interdisciplinarité, qui en est le fil rouge, encourage la curiosité et, de fait, l’ouverture d’esprit des étudiants mais également des enseignants. En effet, c’est un Master où l’on partage, où l’on échange, où l’on découvre énormément mais également où l’on fait découvrir aux autres nos spécialités, nos méthodes et nos recherches, où les disciplines, et parfois même les bornes chronologiques, n’existent plus mais où tout le monde travaille ensemble pour une meilleure connaissance du monde médiéval et de tous ses aspects.
Fraîchement diplômée, je ne suis pas hostile à l’idée d’engager une thèse dans la continuité de mon projet de master sur les comptabilités médiévales et leur apport dans la connaissance du paysage archéologique. Mais pour l’heure, je continue à faire des chantiers de fouilles et je recherche un emploi en archéologie préventive, ce qui a toujours été, et reste, mon objectif principal. Cependant, le marché étant actuellement relativement compliqué, ce diplôme me permet de postuler à d’autres emplois et je commence prochainement une mission dans l’enseignement (en tant que remplaçante, puisque le CAPES est nécessaire pour une titularisation) en tant que professeur d’Histoire Géographie dans un collège et dans un lycée.