Espace et frontières dans la littérature anglaise médiévale
Séminaire de l'UR SEARCH 2325 de la Faculté des anglicistes de l'Université de Strasbourg.
Le séminaire aura lieu au Patio, salle 4202 (Patio), de 10h à 12 (voir affiche).
Intervenants et descriptifs:
« Floire et Blanchefleur: travailler sans frontières sur un texte voyageur »,
Vanessa Obry (Université de Haute Alsace)
Le récit des aventures des jeunes amants Floire et Blanchefleur a remporté un grand succès en Europe au Moyen Âge, ce dont témoigne son adaptation dans de nombreuses langues : ancien français, moyen bas et haut allemand, moyen anglais, norrois, suédois, danois, néerlandais, espagnol, italien, grec.
Il s’agira de présenter un travail collectif, actuellement en cours de publication, qui consiste à réunir une anthologie d’extraits de différentes versions européennes, donnés dans leur langue originale et traduits en français. L’ouvrage, Floire et Blancheflor en Europe : anthologie (dir. Sofia Lodén et V. Obry) sera publié dans la collection « Moyen Âge européen » aux presses de l’Université Grenoble-Alpes (UGA-Editions).
La lecture des différentes versions témoigne de passages de frontières linguistiques et culturelles et laissent apparaître des signes d’adaptation à un public et à un milieu propres. Outre ces phénomènes d’acculturation inhérents au geste de traduction, que l’anthologie cherche à mettre en valeur, la confrontation des différentes versions, assez rarement étudiées ensemble auparavant, permet des éclairages nouveaux sur les textes, mais aussi sur les pratiques des chercheurs, nécessairement influencées - sinon limitées - par les frontières linguistiques et les distinctions entre les traductions académiques.
Penser l’espace et la frontière dans la littérature moyen-anglaise,
Fanny Moghaddassi (Université de Strasbourg)
La littérature médiévale est connue pour son indifférence aux réalités concrètes et sa tendance à présenter des personnages autant que des décors stéréotypés dont la signification symbolique et morale importe davantage que la description précise : « Les indications temporelles [y ressortissent autant] au conte que les indications géographiques » (Erich Auerbach, Mimesis, La Représentation de la réalité dans la littérature occidentale, 1946, trad. Cornelius Heim, Paris, tel, Gallimard, 1968 139). Le désir de comprendre l’espace dans la littérature médiévale anime toutefois la recherche depuis longtemps, en particulier depuis le « tournant spatial » des années 1970.
Dans cette communication consacrée à un certain nombre de romances moyen-anglaises, principalement du XIVe siècle, il s’agira d’éclairer les possibles angles sous lesquels peut être abordée la question de l’espace et de sa division par les frontières au Moyen Age, puis de s’attacher à un problème particulier, celui de la représentation d’un espace perçu comme global, vu d’en haut, dans une littérature qui privilégie des représentations linéaires de l’espace.